Heaven Script

Cher journal,

« Je viens de rentrer de l’école. Aujourd’hui, c’était mon anniversaire et personne ne me l’a souhaité. Cette nuit, j’ai fait un rêve. C’était un beau rêve, pas un cauchemar. Je vivais dans une grande maison, une maison que tout le monde rêverait d’avoir. La plus belle maison que j’avais jamais vue. Tout était si beau, si grand. Les meubles semblaient venir de riche. Il semblait que j’étais riche. Mes parents m’accueillaient après l’école comme de vrais parents, avec le sourire aux lèvres et un cadeau pour mon anniversaire. Quand j’ouvris le cadeau, je m’aperçus que mes parents avaient achetés exactement ce que je voulais alors que je ne leur avais pas dit. Seulement, tout cela n’était d’un rêve. Mes parents n’étaient pas ceux de mon rêve et ma maison faisait à peine le salon de celle de mon rêve. Quand je suis rentrée tout à l’heure, seul mon chien Hope m’a accueilli. C’est le seul qui se préoccupe de moi dans cette maison. Je l’ai surnommé Hope car il me fait rappeler d’avoir de l’espoir, que peut-être, un jour tout s’arrangera. Maman ne va pas bien. Elle n’a même pas pu sortir du lit aujourd’hui. Elle m’a tout de même souhaité un petit « Joyeux anniversaire. » Je raconte tout à ma Maman. Elle ne parle pas beaucoup alors je lui raconte ce qu’il se passe à l’école, je lui parle de mes amoureux et de ce que j’apprends à l’école. Je n’ai que six ans mais je suis loin d’être bête. Je sais que Papa n’est pas gentil. Il est toujours en train de boire. Maman dit que c’est de l’eau mais je ne pense pas que ce soit de l’eau. Je suis trop petite pour savoir ce que c’est, mais je sais que ce n’est pas bon pour la santé. Quand il boit, Papa devient violent. D’ailleurs je dois te laisser cher journal, Papa est en train de crier parce que je n’ai pas encore fait à manger. »

Heaven

Cher journal,

« Maman est morte il y a trois jours. J’ai l’impression qu’elle est partie depuis si longtemps. Tu n’imagines pas combien elle me manque. Chaque seconde qui passe, je me demande si où elle est, elle est enfin heureuse. Ces derniers temps, elle était plus faible que d’habitude, je l’ai bien vu. Elle ne se levait presque plus et ne pouvait rien avaler. La semaine dernière j’ai manqué trois jours de cours pour m’occuper d’elle. Papa n’a pas été content lorsque le principal lui a téléphoné. Si seulement il s’était occupé de Maman, j’aurais pu y aller. Mais il était bien trop occupé à boire pour perdre son temps à prendre soin de Maman. Papa n’est pas content non plus parce que j’ai eu deux 0 ce dernier mois. J’ai beau être surdouée, les cours me semblaient beaucoup moins important que la santé de Maman. D’ailleurs elle me manque. Mais je l’ai déjà dit. Cela fait trois jours que je n’ai adressé la parole à personne. Ce matin c’était l’enterrement et je n’avais pas le courage de supporter la pitié des gens. Papa s’en ait chargé tout seul. Au moins, il était sobre. Pour une fois. Aujourd’hui j’ai 14 ans et Maman ne me verra plus grandir. J’en veux à Papa. C’est de sa faute si je vais aussi mal. Il ne semble pas être attristé par le départ de Papa et continues à boire. La vie à la maison est devenue insupportable. Je crois que je le suis devenue aussi. Insupportable je veux dire. Je suis désolée cher journal mais je dois te laisser. Si je n’ai pas fait les courses et que Papa n’a pas sa bouteille de Whisky ce soir, cela va encore le mettre en colère. »

Heaven

Cher journal,

« Me voilà partie pour ma deuxième année ici. Cette université me plaît. Tout me plait ici. J’ai des amis, un bon environnement pour travailler. Je crois que j’ai enfin trouvé la paix et la sérénité. Je n’habite pas très loin de l’université mais j’ai tout de même décidé d’y résider. Je ne supporte plus de vivre avec mon père. Je m’y rends seulement le week-end mais c’est seulement pour me rendre compte des dégâts. Nous n’avons jamais été riches et notre maison est toujours aussi délabrée qu’à ma naissance mais elle est tout ce que nous avons. Je ne tiens pas à ce que mon père ruine le peu qu’il nous reste. Je ne l’appelle plus « Papa ». Il ne mérite plus ce nom. Ce n’est pas un père ce n’est qu’un alcoolique. J’ai essayé de l’aider mais il ne semble pas vouloir s’en sortir. J’ai assez donné comme ça. Qu’il se débrouille tout seul, qu’il aille au diable si cela lui fait plaisir. Nous ne sommes plus que des inconnus l’un pour l’autre. Il ne va même pas de temps en temps sur la tombe de Maman. Je me demande s’il l’a un jour aimé. Certainement mais quand il n’était pas aussi égoïste que maintenant. Cher journal, je te laisse pour aller travailler. Les cours m’attendent. Je ne pars pas bien longtemps. »

Heaven